Caleb apparaît dans l’histoire biblique et du peuple d’Israël à l’âge de 40 ans. L’Écriture en parle peu, mais le peu qu’elle nous dit à son sujet, en dit long sur sa personnalité. C’est un exemple à suivre. Alors qu’il était prêt à conquérir Hébron, sa part d’héritage dans le pays promis, il dira à Josué : « Je suis âgé aujourd’hui de 85 ans et je suis encore vigoureux… » (Josué 14/11). Il l’était non seulement physiquement mais aussi moralement et spirituellement.
La vigueur, c’est la force, l’énergie, la vitalité d’un être en pleine santé. La vigueur nous fait penser à la jeunesse : Prov.20/29 « La vigueur fait la beauté de la jeunesse, et les cheveux blancs la dignité de la vieillesse. »
Quelle fut donc la source de la vigueur de Caleb alors âgé de 85 ans ? C’est sa grande attention qu’il portaità la Parole de Dieu. Quand il a été question du partage du pays promis, Caleb dit à Josué : « Tu sais ce que l’Éternel a déclaré à Moïse à mon sujet… J’étais âgé de 40 ans lorsque Moïse m’envoya explorer le pays. Il y a 45 ans l’Éternel disait à Moïse : Le pays que ton pied a foulé (Hébron) sera ton héritage. Donne-moi donc cette montagne dont l’Éternel a parlé en ce temps-là » (Josué 14/6-15).
Malgré toutes ces années passées dans le désert, Caleb avait gardé précieusement cette Parole de Dieu le concernant dans son cœur. Je suis convaincu qu’il a dû y penser souvent et certainement se poser bien des questions pendant ces nombreuses années de désert ; mais comme Dieu accomplit toujours, en son temps, ce qu’il dit, Caleb a eu son héritage.
Caleb n’a pas dit : Maintenant que j’ai 85 ans, place aux jeunes pour la conquête du pays promis. Non, car dans l’armée du Seigneur, tout soldat quel que soit son âge a sa place. Comme le dit un nos chants bien connus « jeunes et vieux se réjouiront ensemble », d’autant plus quand des victoires sont remportées ensemble à la gloire du Seigneur.
Léonard de Vinci disait : « Le fer se rouille faute de s’en servir, et l’eau stagnante perd sa pureté. De même l’inaction sape la vigueur de l’esprit. » Et André Maurois déclarait « Seul l’effort donne à l’esprit de la vigueur. »
D’après le Figaro, « Plusieurs études scientifiques établissent que « plus longtemps on œuvre, mieux on vieillit. » Poursuivre une activité une fois l’heure de la retraite venue, est à la fois bon pour le moral et pour la santé. »
Bibliquement, le simple fait d’être chrétien, pas de nom seulement mais de cœur, nous introduit d’office dans la grande moisson, celle de gagner des âmes à Christ (Jude 23). Dans la parabole des deux serviteurs, Jésus a dit : « Heureux le serviteur fidèle et prudent que le Maître, à son retour, trouvera en train d’agir comme il le lui a demandé » (Mat. 24/46 Semeur). Un proverbe arabe dit : « Celui qui veut faire quelque chose trouve un moyen, et celui qui ne veut rien faire trouve une excuse. »
David dont les exploits militaires sont relatés dans l’Écriture, le premier étant sa victoire sur le géant Goliath (1 Sam.17), a souvent courageusement combattu les philistins, ennemis perpétuels d’Israël. Malgré son âge avancé, David alla encore avec ses hommes combattre les philistins qui firent encore la guerre à Israël. La Bible dit : « David était fatigué. Et Jischbi-Benob…eut la pensée de tuer David… Abischaï, vint au secours de David, frappa le philistin et le tua. Alors les gens de David lui firent promettre de ne plus participer avec eux aux combats. » (2 Sam.21/15-17). Dans les chapitres 22 à 29 du premier livre des Chroniques, « David qui était âgé et rassasié de jours » (23/1) n’allait certes plus combattre les ennemis d’Israël, mais il n’en continua pas moins de servir l’Éternel son Dieu en travaillant aux préparatifs pour la construction du Temple (1 Chron.22/5).
La Bible dit : « Il y a un temps pour tout » (Eccl.3/1). Dieu ne nous demandera jamais d’aller au-delà de nos forces qui s’amenuisent avec l’âge. Mais l’amour pour notre Dieu nous incitera toujours à servir d’une manière adaptée à notre âge. Quel que soit notre âge, il y a toujours quelque chose à faire pour Dieu. « Anne la prophétesse âgée de 84 ans servait Dieu par des jeûnes, la prière, la louange et elle parlait de Jésus à ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem » (Luc 2/37-38).
Douglas Scott, un instrument de Dieu dans le réveil de Pentecôte en France à partir du Havre en 1930, a terminé sa vie et son ministère après une mission d’évangélisation à Vevey en Suisse. Il est parti vers son Seigneur le 15 avril 1967 à Châlons-sur-Saône où il devait prêcher le soir même. Il était déterminé à servir Dieu jusqu’à son dernier souffle. Il disait :
« Je ne veux pas rouiller, mais m’user au service de Dieu. »
Le célèbre violoncelliste espagnol Pablo CASALS, bien qu’octogénaire n’en continuait pas moins à s’exercer 4 à 5 heures par jour. Lorsqu’on lui demanda pourquoi il travaillait toujours autant à son âge, il répondit : Parce que j’ai l’impression que je fais encore des progrès. Il mourut à 97 ans.
Spirituellement, ne sommes-nous pas appelés à « marcher de progrès en progrès. » (1 Thess.4/1 – Version TOB) : « Vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire pour plaire à Dieu, et c’est ainsi que vous vous conduisez ; faites encore de nouveaux progrès. »
Lorsqu’avant sa mort, Moïse a béni les enfants d’Israël, « pour Azer, il dit : … que ta vigueur dure autant que tes jours » (Deut.33/25). Que par la grâce de Dieu, il en soit ainsi, surtout spirituellement, pour chacune de nos vies qui alors glorifieront le Nom de notre Grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ.
Pasteur Joël CHÉDRU
2 réactions sur “La vigueur de Caleb”
Merci pour cet excellent article (La vigueur de Caleb). Il m’encourage à ne pas m’asseoir et me rassir sur mes 67 ans… Merci aussi pour la nuance : « Dieu ne nous demandera jamais d’aller au-delà de nos forces qui s’amenuisent avec l’âge. Mais l’amour pour notre Dieu nous incitera toujours à servir d’une manière adaptée à notre âge. » Selon ma petite compréhension, Moïse, Caleb, David et les autres héros de la foi sont des modèles exceptionnels. Mais pour beaucoup d’entre nous seniors, la question et le défi est de découvrir comment continuer de servir Dieu et les autres en adaptant notre rythme à nos capacités, et non en se prenant pour des jeunes que nous ne sommes plus. À titre d’exemple, j’ai toujours été passionné de vélo, mais je ne prendrai pas Julian Alaphilippe (quand il est au meilleur de sa forme) comme référence. 😉 « Je ne suis pas un héros », mais Dieu merci, je ne suis pas un zéro et je veux continuer d’être un héraut (je suis d’ailleurs né dans l’Hérault… 😉 ). Amitiés fraternelles franco-québécoises
Bonjour Dominique, merci pour ce commentaire encourageant ! Que Dieu nous donne d’être toujours enclins à faire le mieux avec les forces que nous avons !
Salutations au Québec, la belle province.
Laurent