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Confession « à cœur ouvert » d’un cardiaque récidiviste 1

Octobre 2006. 2 h 30 du matin. Je me réveille avec la poitrine dans un étau. Sans ma femme qui appelle l’ambulance, je serais mort dans mon lit.

Mais « avant l’heure, ce n’est pas l’heure ». C’est mon premier infarctus à 51 ans. Avec un arrêt cardiaque dans le hall des urgences, histoire d’accélérer le service ; j’ai ainsi droit à ma première angioplastie et à la pose de deux stents (tuteurs). Un an plus tard, angine de poitrine et rebelote — pose de quatre autres stents. Six ans plus tard, deuxième infarctus et pose d’un septième stent. J’ai lu que quelqu’un a reçu 44 stents. Je renonce donc à espérer figurer dans le livre Guinness des records. (Et non, ma femme, n’apprécie pas toujours mon sens de l’humour…)

Ensuite, je suis donc passé à autre chose. Enfin, oui et non. Mai 2018 : troisième infarctus (j’avais presque perdu l’habitude) et… quadruple pontage. Moralité : avec du vieux, on fait encore du neuf (enfin, presque…). En tout cas, je me porte comme un charme ou presque du haut de mes 67 balais. 

Ah oui. J’oubliais presque. Janvier 2020 : double syncope, histoire de compléter le kit avec un pacemaker tout neuf pour stimuler mon palpitant dans ses moments de faiblesse. « Vous êtes paré pour vivre jusqu’à 90 ans ! » me lance le docteur. Je n’en demandais pas tant, moi qui n’ai pas envie de camper sur cette terre trop longtemps et préférerais décamper pour m’installer définitivement dans la demeure que Jésus m’aura préparé d’avance. À croire que les finitions ne sont pas terminées…

Un cardiologue m’a accueilli dans la salle d’opération par un : « Bonjour Mr Robocop ! » que je n’ai qu’à moitié apprécié, moi qui aime pourtant plaisanter. Quand vous me croiserez, ne vous étonnez pas si j’ai des reflets métalliques dans les yeux. (Bon, j’exagère encore.)

Paradoxe : on dit que de telles expériences changent le bonhomme. Ma femme vous dira que oui; pour ma part, je dirais oui et non. Ou non et oui. Curieusement, une fois la convalescence passée, et elle fut toujours brève pour moi, la vie semble être quasiment redevenue normale. Enfin, presque.  

Chacun vit de telles expériences différemment et nul n’a besoin de leçons. En voici quand même quelques-unes que j’essaie d’apprendre et de retenir :

  1. Lors de mon premier infarctus, je me suis offert le « luxe » de faire un arrêt cardiaque dans le couloir des urgences, pendant qu’on préparait la salle d’opération. Ranimé in extremis, je n’ai été conscient de cet épisode que longtemps après quand on me l’a raconté.

    Qu’ai-je vécu pendant ces quelques instants de « faux départ » ? Je n’en ai aucune idée ! Pas de tunnel avec une lumière blanche au bout. Pas d’ange pour m’accueillir les bras ouverts en chantant des cantiques. Même pas une chorale ! Mais j’en ai tiré une leçon : Dieu seul connaît et décide de l’heure de notre grand départ — ou plutôt, pour ceux qui sont réconciliés avec lui, de notre grande arrivée dans la gloire.

« Il y a un moment pour tout et un temps pour toute activité sous le ciel :
 un temps pour naître et un temps pour mourir.
 »

Ecclésiaste 3.1-2

  1. Je suis devenu plus sensible et émotionnellement vulnérable. Ça m’agace, mais c’est comme ça. Je me rassure en me disant que ça doit en encourager d’autres qui sont eux aussi devenus plus fragiles à ce niveau à cause de l’âge ou de leurs expériences de vie, parfois bien plus dramatiques que les miennes.

    Je pense n’avoir jamais cherché à refouler ou ignorer mes émotions, mais je n’aime pas qu’elles prennent le contrôle. Mais ainsi soit-il. Je peux vivre avec, comptant sur la grâce de Dieu pour limiter les dégâts, surtout en public.

« L’Éternel entend mes larmes. L’Éternel exauce mes supplications, l’Éternel accueille ma prière. »

Psaume 6:9-10

Pasteur Dominique OURLIN – Québec

La deuxième partie sera publiée le vendredi 23 décembre 2022

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