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Confession « à cœur ouvert » d’un cardiaque récidiviste 2

Nous vous proposons aujourd’hui la suite de l’article de Dominique OURLIN

Chacun vit de telles expériences différemment et nul n’a besoin de leçons. En voici quand même quelques-unes que j’essaie d’apprendre et de retenir :

  1. Je n’ai jamais expérimenté la paix intérieure qu’une relation personnelle avec Dieu par Jésus-Christ (Oui, j’y crois plus que jamais.) peut procurer comme dans ces moments-là. Le sentiment fort et profond d’abandon entre ses mains — et celles du personnel médical. Une sérénité qui envahit le cœur et l’âme en dépit du bruit des machines, des allers et venues incessantes dans les couloirs, des prises de sang et autres interventions plus ou moins agréables, des attentes et des in-quiétudes. Le fameux lâcher-prise.

    Quand on se sent complètement impotent, il n’y a plus grand-chose d’important. Il n’y a plus que les personnes qui vous entourent, pour la plupart bienveillantes et attentionnées. Et que dire de l’émotion ressentie chaque fois lorsque la femme de ma vie est entrée dans ma chambre (merci Chérie, tu es mon ange !). Elle que j’ai traumatisée plusieurs fois alors qu’elle m’a vu un pied dans la tombe (enfin… plutôt dans la gloire). Je la soupçonne de m’avoir retenu par les pieds, ce qu’elle n’a pas nié.

« En toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. 

Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus Christ. »

Philippiens 4.5-7

  1. Pendant des décennies, en tant que pasteur, j’ai très souvent visité des malades chez eux ou dans les hôpitaux. J’ai toujours été reconnaissant de n’être qu’un visiteur et non un patient. Je n’avais jamais été hospitalisé en un demi-siècle! Mais quand on passe de l’autre côté de la barrière — sans pour autant passer encore de l’autre côté — on est moins sûr de soi et plus compatissant. On ne regarde plus les gens de la même façon. On se sent solidaire d’eux dans leur souffrance, leurs impatiences, leurs interrogations, leurs craintes. Avec eux plutôt qu’à côté d’eux.

    C’est une bonne école dont je remercie Dieu. On apprend à s’attendre moins à un miracle spectaculaire du genre « Lève-toi et marche » qu’à apprendre à vivre une authentique compassion (compatir = littéralement souffrir avec) aux côtés de ceux qui souffrent. C’est ce que firent les amis de Job. « Pendant sept jours et sept nuits, ils restèrent assis par terre à côté de lui, sans lui dire un mot, car il voyait combien sa douleur était grande. » Chapeau! Ce n’est qu’après qu’ils ouvrirent la bouche, non sans dire quelques bêtises, comme la plupart d’entre nous quand nous sommes à court de mots face aux maux des autres…

    « Venus chacun de son pays, ils se concertèrent pour aller exprimer leur compassion à Job et le réconforter.« 

    Job 2.11
    1. Sans exception, mes séjours en cardiologie — brefs mais intenses — ont suscité en moi un émerveillement et une admiration sans borne pour le personnel médical, que ce soit ici au Québec où nous vivons ou en France. Des gens admirables malgré un travail aussi exigeant que peuvent souvent l’être les patients! Beaucoup d’empathie. De patience. De tact. De compétence. À croire qu’ils étaient tous des chrétiens engagés, ce qui n’était pourtant sûrement pas le cas.

      Une belle leçon d’humilité et de fidélité pour moi. Qu’ils en soient conscients ou non, ils sont un peu la main de Dieu, le Chirurgien suprême, des instruments de bénédiction. Dieu soit loué pour chacun d’eux et pour les progrès stupéfiants de la science médicale.

      Quel dommage et quelle folie que d’avoir souvent mis en opposition la foi en Dieu et la confiance en la médecine, alors qu’elles sont toutes les deux de pures grâces! Que Dieu — et le monde — nous en pardonne.

    1. Ah oui. J’oubliais presque. Ce fut aussi le début de l’apprentissage d’un nouveau rythme. Éviter le stress, dit-on. Ralentir ses activités. Sans toutefois s’arrêter, loin s’en faut. À ma surprise, mon cardiologue ne m’a strictement rien interdit. Je lui ai dit demandé si je serai capable de jouer du piano, et il m’a dit oui! Quelle surprise! Je n’en ai jamais été capable avant! (Bon d’accord, c’est une vieille et mauvaise blague…) En fait, il m’a plutôt poussé à bouger davantage.

      Pour ma part, j’aime la marche, le plus souvent avec ma douce moitié. Peu de formes d’exercice sont aussi accessibles, abordables et bienfaisantes tant sur le plan physique que moral et spirituel.

    Quand on choisit de confier sa vie à Dieu, comme il est bon de savoir qu’il « mène toutes choses à bonne fin » et « fait coopérer toutes choses au bien de ceux qui l’aiment ». Quel que soit le temps qu’il me reste à traîner mes sabots sur cette terre, je compte sur sa grâce pour m’aider à accomplir ma mission et le servir en servant les autres, aussi modestement soit-il. Je ne connais pas de plus grand privilège que de vivre ainsi en enfant de Dieu.

    Si mes péripéties cardiaques se sont dans l’ensemble bien passées grâce à Dieu, ce n’est pas le cas de bien d’autres qui ont souffert bien plus et souffrent davantage de séquelles. J’espère que ces quelques réflexions seront quand même pour vous un encouragement.

    « Dans leur détresse, ils ont crié à l’Éternel, et il les a délivrés de leurs angoisses :
     
    il a arrêté la tempête, ramené le calme, et les vagues se sont calmées.
     Ils se sont réjouis de ce qu’elles s’étaient apaisées,
    et l’Éternel les a conduits au port désiré. »

    Psaume 107.28-30

    De tout « cœur » avec vous.

    Pasteur Dominique OURLIN — Québec

    « Seigneur, mets de l’ordre dans ma vie, et ce que tu veux que je fasse, donne-moi de le connaître, donne-moi de l’accomplir comme il faut…                                                                                                          

    Que j’aille vers toi, Seigneur, par un chemin sûr, droit, agréable et menant au terme, un chemin qui ne s’égare pas entre les prospérités et les adversités, en sorte que je te rende grâce dans les choses prospères 

    et que je garde la patience dans les choses adverses, ne me laissant ni exalter par les premières ni abattre par les secondes.

    Seigneur, que toute joie qui est sans toi me fatigue, et que je ne désire rien en dehors de toi.

    Que tout travail qui est pour toi, Seigneur, me soit agréable et tout repos insupportable qui est sans toi.« 

    Thomas d’Aquin (1225-1274)

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